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Spams, pop-up et autres moyens d’empoisonner la vie de notre ordinateur

C’est un phénomène qui a démarré insensiblement. A une époque où on commençait à peine à s’inquiéter des virus informatiques, où on apprenait qu’il fallait absolument éviter d’ouvrir le fichier attaché dans le dernier courriel qui proposait une félicité sexuelle totale, on ne s’était pas encore vraiment rendu compte  que ces offres fallacieuses arrivaient dans les boîtes mail, sans avoir été sollicitées. Des gens envoyaient des messages tous azimuts, pour les motifs les plus futiles.

Dans un premier temps, personne n’a réagi, car le phénomène restait plus ou moins marginal, voire parfois amusant (comme lorsqu’une jeune stagiaire recevait sa première offre d’élargissement de son pénis !). Puis c’est devenu lassant, avant de se montrer carrément insupportable, quand chaque matin, en allumant son ordinateur il a fallu commencer par « killer » 20, 40 ou plus de ces spams.  Aujourd’hui, on estime que les spams représentent

de l’internaute moyen : le pop-up. Naguère, cette fenêtre qui s’ouvrait inopinément, pour apporter un com

Autre méthode pour pourrir la vie plément d’information, était bien vue, comme l’encadré, dans le journal, qui apporte un éclairage différent sur un dossier et aère la page. Aujourd’hui, les pop-up surgissent sur l’écran sans crier gare, l’envahissent, empêchent le moindre mouvement de souris le temps de s’installer, finissent même par bloquer l’ordinateur, à force de se multiplier sauvagement.

A quoi ça sert ?

A recevoir ces messages, tous plus stupides que la pire des publicités télévisées pour une lessive miracle, on se demande à quoi cela peut bien servir. Un spécialiste a  éclairé notre lanterne :

Le spam, c’est très simple : ça ne coûte rien à réaliser, puis à envoyer et ça peut rapporter. Imaginez que les spameurs utilisent de nos jours des logiciels capables de générer plusieurs dizaines de milliers de messages en quelques secondes. Prenons le chiffre de 100'000. Si 0,1% des personnes qui ont reçu cette publicité informatique achètent, cela fait tout de même 100 nouveaux clients… pour un investissement de quelques minutes de travail. Le spam représente un marché énorme, quoi qu’on en dise.

Mais comment fait-on pour envoyer 100'000 messages en quelques minutes ?

Tout d’abord, le spameur doit se procurer des adresses. Certains logiciels permettent de repérer les adresses laissées sur des pages internet, d’autres vont les ramasser sur des forums de discussions. Il existe même des CD en vente sur le net, avec des listes de plusieurs dizaines, centaines de milliers d’adresses compilées.

Ensuite, il cherche sur l’internet un serveur mal sécurisé, auquel il envoie le message publicitaire et ses 10'000 adresses de bénéficiaires. C’est ensuite le serveur qui va souffrir, en tentant de traiter d’un seul coup l’envoi de 100'000 messages..

Pour cette raison, la plupart des providers d’internet prennent quelques précautions. Un exemple : si vous n'êtes pas inscrit chez le provider A, il refusera vos messages, Mais cela n’arrête pas les spameurs, qui sont souvent également des pirates, de s’emparer de l’ordinateur d’un client de A et d’envoyer en son nom ses 100'000 messages. Un provider de Suisse romande a subi récemment une attaque de ce genre, de la part d’un spameur de Hong-Kong, qui avait réussi à pirater l’identité d’un brave client vaudois. Le serveur de ce provider recevait ce jour là à chaque instant plus d’ordres d’expédition de  messages qu’il ne pouvait en assumer et il s’est rapidement retrouvé complètement engorgé.

Et les pop-up ?

Les pop-up sont une autre manière de faire de la publicité sur le net… nettement moins agressive. Mais c’est vrai qu’il est parfois agaçant de ne plus rien pouvoir faire de son ordinateur, le temps que ces nouvelles fenêtres s’installent sur votre écran. En outre, dans certains cas, la multiplication de ces fenêtres sauvages finit par « planter » l’ordinateur.

Que peut-on faire ?

Vous parlez d’un utilisateur privé ? Pas grand chose… Pour les pop-up, on peut essayer de remplacer l’explorateur internet d’origine par un autre logiciel www.mozzilla.com, par exemple, qui bloque les pop-up par défaut. L’autre, plus simple encore, est d’installer la barre outil du moteur de recherche Google.

Et les spams ?

Rien… ou presque. On ne peut pratiquement rien faire, à l’échelon privé, pour se débarrasser des spams qu’on reçoit déjà. Une fois qu’ils ont votre adresse, ils n’ont aucune raison de la lâcher.

En revanche, on peut limiter les dégâts :

Il ne faut jamais répondre à un spam, même à ceux qui se prétendent honnêtes et vous proposent de vous désinscrire d’une liste. Si vous répondez, vous ne faites que confirmer que votre adresse e-mail est bonne et vous recevrez une avalanche de messages en plus. Envoyer des insultes ne sert pas plus et est tout aussi nuisible.

Il faut éviter les news-letters douteuses, qui ne sont souvent que des nasses à récupérer les adresses.

Si on tient à surfer dans des eaux peu claires, il vaut mieux créer une autre adresse e-mail, qui sera destinée à recevoir tous les messages indésirables, voire les virus qui les accompagnent parfois.

Quand on donne son adresse e-mail sur une page ouverte du net, comme un forum, on peut remplacer le «@ » par la mention « at ». Les internautes comprendront, pas le logiciel chargé de scaner les forums, à la chasse aux nouvelles adresses.

Mais il ne faut pas se faire d’illusion, les utilisateurs de courrier informatique doivent apprendre à vivre avec les spams, comme nous l’avons fait avec la publicité pour les lessives.